Scénographie
Chacun a sa vision de l'enfer. Les flammes, la luxure, les ténèbres?
Bernard Jourdain, lui, revenait sans cesse à l'idée d'un labyrinthe, d'un chemin obstrué par
une multitude de couches à traverser ou à arracher avant de pouvoir retrouver la lumière.
Pour accompagner Orphée dans son parcours et passer de l'ombre à la lumière, j’ai conçu
un décor unique sur lequel viennent se greffer différents gros éléments à base de fils épais.
Entraves, toile d'araignée, entrelacs, liens, dentelles, fil d'Ariane, voilà les images que vont
me permettre de dessiner ces fils qui relieront les différents lieux traversés par Orphée.
Dans ce décor essentiellement abstrait, les chanteurs évolueront dans des costumes
épurés, monochromes et fluides proches des robes de danseuses contemporaines. Du
rouge, du noir, du blanc, y compris pour les longues perruques des femmes, par grandes
masses monochromes, contribueront à construire des images fortes, structurées, où
chaque geste sera signifiant et chorégraphié. La lumière joue évidemment un rôle prépondérant dans ce type de décor exigeant.
Sombre chez les cerbères, séraphique chez les bienheureux, elle est à la fois acteur
et objet de la quête d'Orphée.