Scénographie dans Norma
Les costumes
Le metteur en scène voulait à la fois que le drame se déroule dans une époque et un pays indéfinis, et qu’il soit imprégné de tradition celtique. D’autre part, l’influence religieuse et militaire, prégnante dans le livret, devait s’illustrer visiblement.
Il me fallait donc réinventer une société architecturée par ses différentes formes de pouvoir, dont les emblèmes soient lisibles pour tous, faisant à la fois appel aux archétypes communs et aux spécificités celtes.
Je suis donc partie, pour les costumes, d’une base simplissime, comme le sont les toges romaines mais volontairement sans référence.
En superposant des boubous, je perds la connotation africaine tout en conservant un vêtement sans âge. En leur ajoutant un motif peint, en privilégiant les formes rondes, je me rapproche des graphismes celtes.
En choisissant un code de couleurs très restreint, je facilite la lecture des symboles : rouge-pouvoir, brun-militaire, grenat religieux, écru-virginité, noir-bourreau.
Le décor
Pour le décor, la demande était identique que pour les costumes, mais avec des contraintes nouvelles.
Deux tableaux se passent dans un espace public, extérieur. Les deux autres au contraire, se déroulent dans les appartements secrets de Norma, appartements que le metteur en scène imaginait souterrains, pour être mieux cachés. Très vite, l’idée d’une pente reliant les deux niveaux, s’est imposée. Elle faisait écho à l’idée d’une descente aux enfers, au dilemme racinien de Norma, et à sa libération finale, à son ascension vers sa mort choisie.
Le regard du spectateur, orienté par la lumière, est tantôt rivé sur le haut du décor, l’espace ouvert, et tantôt happé par l’antre de Norma, au niveau inférieur. Le passage de l’un à l’autre souligne l’évolution des personnages de l’ombre vers la lumière, de l’étouffement vers la liberté, du mensonge vers la vérité.